Bye-bye Barbary Lane est un roman américain d’Armistead Maupin publié en 1990 et publié en France aux éditions 10/18 au format poche. C’est le sixième opus de la série LGBT Les Chroniques de San Francisco.
« L’auteur américain Armistead Maupin a réussi la prouesse de se retrouver dans tous les sacs à lain, sur toutes les tables de nuit. Avec ses Chroniques de San Francisco – les aventures de la petite communauté du 28 Barbary Lane -, l’écrivain a eu la fine idée d’inventer le premier sitcom littéraire, avec ses gays, ses hétéros, ses bisexuels. Le portrait d’une société excentrique. Une analyse jamais caricaturale, toujours pertinente de nos modes de vie modernes. »
Femme
Burke Andrew, le journaliste que Mary Ann avait aimé éperdument onze ans plus tôt, refait surface. Il veut proposer à Mary Ann un talk show national. Elle ne réfléchit pas longtemps, son ambition dévorante étant très forte. Mais cela risque de détruire son mariage avec Brian.
Michael vit désormais avec Thack. Cela fait deux ans qu’il a quitté la pension de madame Madrigal pour s’installer au-dessus de Castro, avec l’homme qu’il aime. Il travaille toujours avec Brian, mais il va se retrouver rapidement tiraillé à faire le tampon entre Mary Ann et Brian.
Une autre chose l’inquiète. Pour la première fois, madame Madrigal va quitter sa pension pour voyager en Europe. Elle a prévu de retrouver sa fille, Mona, en Grèce. Mona l’a invitée pour découvrir l’île de Lesbos, sur les traces de la célèbre Sapho…
C’est toujours un plaisir de retrouver la galerie de personnages d’Armistead Maupin, qu’on voit évoluer au fil des tomes. D’ailleurs, cet opus est moins léger que les précédents. Le SIDA continue de décimer la communauté gay, le temps n’est plus à la fête et à l’insouciance. Une ère d’hypocrisie et de secrets semble s’être installée sur San Francisco. Plus personne n’expose au grand jour son homosexualité, et si un membre du gotha gay succombe du SIDA, les journaux disent simplement que la personne s’est éteinte suite à une longue maladie.
Michael n’en peut plus de cette hypocrisie. En ce sens, il est en parfait accord avec son compagnon. Mais l’attitude de Mary Ann le déçoit encore plus. Elle n’est plus amoureuse de Brian, et elle repousse toujours plus le moment où elle devra le lui dire.
Vous l’aurez compris, après l’âge d’or vient celui des déceptions et des faux semblants. Armistead Maupin croque avec une acuité sans cesse renouvelée les travers de la société et du couple, les espoirs côtoyant les désillusions. Son écriture fluide et ses chapitres courts nous transportent. Des tranches de vies qui font toujours passer un excellent moment de lecture, même si le personnage de Mary Ann devient de plus en plus antipathique, par son arrivisme et sa lâcheté.
Ce tome est vraiment centré sur les personnages principaux et ne comporte pas d’intrigue pseudo-policière comme les précédents volumes. Un côté soap, sans mystère, mais qui fait la part belle aux anciens résidents de Barbary Lane. C’est tout aussi appréciable, car le fil conducteur de cette saga n’est plus dilué. J’aime toujours autant ces chroniques, le charme continue d’opérer et je lirai la suite sans aucune hésitation.